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L'enceinte primitive de la ville englobait ce que l'on peut appeler le quartier de la Cité ; les quais du canal à l'Ouest, les rues Salengro et Linard Gonthier au Sud, la rue Simart à l'Est et la rue St Lambert et son canal. |
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Cette première enceinte, Augustobona,
était traversée d'Ouest en Est par la voie romaine d'Agrippa qui reliait Milan à
Boulogne ; cette voie antique se trouve aujourd'hui sous le tracé de l'actuelle rue de la
Cité, à 3 mètres de profondeur. Malgré une expansion notable de la cité gallo
romaine, les vestiges en sont rares aujourd'hui. Les murs d'Augustobona ont servi de
fondation à de nombreux édifices de la ville, dont par exemple l'évêché, actuel
musée d'Arts Modernes ; on longe en fait une partie de cette enceinte en empruntant la
rue Linard Gonthier. On a toutefois tiré des souterrains de la ville quelques richesses
de cette époque, visibles par exemple au Musée St Loup. Les rues de Troyes offrent des exemples uniques d'architecture et de construction du Moyen Age. Il existe par ailleurs quelques spécificités locales : |
Le damier champenois, savant et esthétique mélange de brique et de pierre calcaire, permettait au murs de conserver la chaleur par la brique, et d'absorber l'humidité grâce à la pierre calcaire. On trouvait ce damier principalement dans les hôtels des riches familles troyennes. |
Autre curiosité régionale ; les motifs de certains toits grâce au procédé des tuiles peintes. On en trouve beaucoup d'exemple en Bourgogne, mais le motif dit du Comte Henri peut s'admirer également à Troyes, sur les toits de l'église Saint Nizier et de l'hôtel de Marisy par exemple. |
Les maisons à colombage dominent dans le centre ville ; faites de poutres de bois et de torchis (mélange de terre et de paille), elles brûlaient très facilement et rapidement, comme lors du grand incendie de 1524. Les maisons que l'on construisit après cette date étaient pour la plupart séparées par un mur de pierre, censé réduire la propagation des flammes (on en voit quelques exemples rue du Général Saussier et rue Emile Zola). On remarque aussi très souvent un soubassement de pierre, brique, ou encore de silex, qui permettait de se protéger des inondations, fréquentes à cause des nombreux canaux du Troyes médiéval. Les encorbellements aux étages supèrieurs de ces maisons ont pour origine l'impôt foncier qui était calculé d'après la superficie au sol... |
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La numérotation des maisons, à Troyes comme ailleurs, n'est apparue que tardivement, dans la 2ème partie du XVIIIè siècle, avec la réalisation d'une pièce unique, conservée aux archives de l'Aube, le plan Coluel de 1769. Ce plan réprésente chaque propriété avec le nom de son propriétaire et attribue à chacune d'elles un numéro, le premier étant attribué à l'Hôtel de ville, le dernier (n°2766) au Palais des Comtes aujourd'hui disparu. Cette numérotation disparut rapidement avec la révolution, qui introduisit un nouveau principe, motivé par les nouveaux impots fonciers, et qui divisa la ville en 7 puis 8 sections à l'intérieur desquelles une numérotation continue fut appliquée. Le principe fut encore revu en 1816 puis en 1854, où l'on finit par appliquer les numérotations paires et impaires par rue. Quelques numéros "Coluel" ou datant de la Révolution apparaissent encore sur quelques façades... | ...superposé ici au numéro Coluel |
De nombreux édifices de Troyes ont été détruits au fil des siècles ; leurs pierres étaient alors réutilisées pour construire d'autres bâtisses. On peut ainsi remarquer sur le mur d'enceinte de l'Hôtel Dieu côté place du Préau ce morceau de colonne et des pierres taillées, provenant peut être, qui sait, du palais des Comtes détruit en 1806, ou bien encore de son église St Etienne... |
Les gargouilles, outre leur fonctions de "protection" contre les esprits du mal, qu'elles étaient censées effrayer, étaient aussi et surtout utilisées comme gouttières, comme ces deux clichés pris après les travaux de restauration de la Tour St Pierre le montrent. |